« Après la crise sanitaire, le mandat qui vient sera le premier ‘‘vrai’’ CSE »

Dans le séminaire Arex du 25 mai prochain, Cezam donnera aux élus de CSE des clefs pour construire leur mandat, tant pour les AEP que pour les ASC, alors que la crise covid a perturbé la première expérience de mise en place de la nouvelle instance.

Nous avons déjà rencontré vos interlocuteurs des cabinets Borie, Syndex et Arex. Nous terminons aujourd’hui cette série d’entretiens par Cezam Auvergne-Rhône-Alpes, la dernière structure qui interviendra lors de notre séminaire du 25 mai. Cécile Petey, responsable du développement de l’association inter-CSE, répond à nos questions. Elle partagera avec Sylvie Paquet, responsable des formations, l’animation d’une conférence sur le thème « Construire et mutualiser, l’inter-CSE votre alliée » et d’un atelier intitulé « Développer et construire son projet ASC ».

A quel besoin ou quelle problématique des élus de CSE répondra votre conférence ?

Nous nous rendons compte que souvent, les élus sont démunis car ils ne savent pas où trouver les bonnes informations et les soutiens pour mener à bien leur mission. Ils sont très sollicités par des entreprises ayant des propositions commerciales de billetterie, mais sont beaucoup moins informés sur ce qui concerne leur mission fondamentale des attributions économiques et professionnelles. Il arrive aussi fréquemment que les élus ne transmettent pas ces informations à leurs successeurs, ou bien ceux-ci sont submergés de tâches en début de mandat et ils ne connaissent pas l’existence des structures qui peuvent les accompagner.

Nous allons donc leur expliquer comment et pourquoi les structures inter-CE puis inter-CSE ont été créées et comment ils peuvent en faire usage ; leur rappeler qu’il existe des réseaux, incluant aussi des experts-comptables, des avocats, etc. – sur lesquels ils peuvent s’appuyer.

Cezam

Cécile Petey et Sylvie Paquet animeront une conférence sur l’inter-CSE le matin et un atelier sur les ASC l’après-midi.

Dans l’atelier de l’après-midi, vous allez vous concentrer sur les activités sociales et culturelles. Les CSE rencontrent-ils aussi des difficultés sur ce volet de leur mission ?

Par manque de temps ou de recul, les élus reconduisent souvent les ASC mises en place par leurs prédécesseurs, de sorte que les mêmes propositions subsistent pendant longtemps, alors que les salariés changent. Il est important que le CSE se questionne sur le profil des salariés et sur leurs besoins réels. Ont-ils davantage de cadres ou d’employés ? De quel âge ? Avec ou sans enfants ? etc. Ils peuvent alors réfléchir à impulser une vraie politique des ASC et aller au-delà d’un rôle de guichet de billetterie.

Il s’agit de ne pas se contenter d’une simple « politique d’épicerie », mais de faire de vrais choix. Ce n’est pas forcément facile et cela demande du temps. Mais nous allons leur transmettre des méthodes pour analyser le public auquel ils s’adressent, car c’est le point de départ d’une politique d’ASC bien construite.

Nous venons de passer le cap des 40 ans des lois Auroux. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

Cela rejoint ce que nous allons développer dans la conférence : car les inter-CE se sont construits en même temps que les comités d’entreprise, pour les accompagner, et ont évolué avec eux. A l’époque des lois Auroux les CE étaient des structures très politiques, mais cela s’est dilué et il est important que les CSE retrouvent cette posture de représentation des salariés. C’est d’autant plus important qu’ils y mettent du sens, car le contexte, les conditions de travail, les rapports de force ont changé, notamment depuis la crise du covid.

Quels sont les grands défis que devront relever les nouveaux élus de CSE ?

Ils doivent d’abord prendre connaissance de l’ensemble de leurs missions et se les approprier, définir leurs priorités, tout en s’appuyant sur les structures ressources qui peuvent les accompagner.

Ensuite, il faut prendre conscience que la société a changé et s’interroger sur les besoins. Les élus du mandat précédent n’ont pas vraiment pu s’approprier le nouvel outil qu’est le CSE, notamment en raison de la crise sanitaire qui a beaucoup perturbé leur fonctionnement, alors qu’ils avaient en même temps à « essuyer les plâtres ». On peut donc dire que le mandat qui vient sera dans un sens le premier « vrai » CSE. Mais il faut que les élus prennent le temps de construire ce mandat et qu’ils s’autorisent à s’emparer des sujets importants.

Quelles clefs de réussite peut-on leur recommander ?

D’abord la formation, qui est indispensable. Ensuite la création d’un collectif, qui prend du temps mais permet au CSE de bien fonctionner. Et aussi, pour chaque élu, trouver un juste équilibre entre l’investissement dans la prise en main du CSE, et le surinvestissement, pour ne pas s’épuiser.

Pour conclure, qu’attendez-vous de cette journée de séminaire ?

A Cezam, nous sommes toujours contents de participer à ce type de journées. Car pour les élus, c’est un temps d’échanges entre eux et un moment où ils peuvent recueillir beaucoup d’informations.