Observatoire Cezam-Aura #1 : le parcours d’obstacles de l’élu de CSE

En trois articles, nous revenons sur l’Observatoire Cezam-AURA qui avait cette année pour thème la position de l’élu de CSE. Nous vous livrons les constats, informations et ressentis qui nous ont marqués, en tant que partenaire privilégié de vos instances. Première partie : quand la mission d’élu cumule les complications…

Ces trois dernières années, les instances représentatives du personnel (IRP) se sont retrouvées au cœur de nombreux changements qui ont bouleversé leur fonctionnement. Les Ordonnances « Macron » et la crise sanitaire liée à la covid-19 ont été les deux grands facteurs de ces changements et des adaptations auxquelles l’élu de CSE ont dû faire face. Mais comment bien exercer son mandat quand tant de changements viennent bousculer les rôles et missions des représentants du personnel ? Que signifie être un élu aujourd’hui, après la fusion des trois instances et le passage de la crise sanitaire ? La posture de l’élu de CSE était le sujet principal débattu par les différents intervenants de l’Observatoire CEZAM-AURA.

Comme chaque année, l’équipe Arex a assisté avec un grand intérêt à ce temps fort régional où les élus se retrouvent pour échanger sur des problématiques qui les concernent, aidés par la parole stimulante de nombreux experts. L’Observatoire avait bien sûr cette année un profil bien particulier, puisqu’il se tenait entièrement en ligne, mais il a pu conserver sa forme désormais classique, alternance de conférences et tables rondes de grande qualité, et d’ateliers pratiques en petits groupes.

Nous étions trois à participer à ces deux jours de rencontre, nous répartissant sur les différentes propositions pour mieux balayer l’ensemble des échanges tout en restant concentrés sur les missions pour nos CSE clients, en cette période intense de clôture des comptes. En échangeant nos impressions, nous avons tiré différentes conclusions que nous souhaitons partager avec vous : des constats et informations utiles pour les élus, mais aussi des ressentis que nous garderons en tête pour mieux vous accompagner.

Une transition trop rapide

Le premier constat tient au ressenti général des élus. En ouverture de la table ronde « Portrait de l’élu de CSE aujourd’hui », un sondage questionnait l’ensemble des participants à ce sujet. Il en ressort qu’une majorité d’élus se sentent comme des apprentis, c’est-à-dire sans cesse en train d’apprendre sur le terrain.

Les Ordonnances de 2017 ont « transformé » le rôle des IRP en regroupant les différentes attributions des élus au sein d’un seul et unique comité. C’est là le premier challenge : il est nécessaire de trouver sa place d’élu au sein même de la nouvelle instance. Nouvel élu ou élu expérimenté, tous se retrouvent face au même obstacle : celui de s’approprier le nouveau fonctionnement du comité.

Aujourd’hui, le CSE n’a pas encore trouvé son rythme de croisière… D’autant plus que la transition a été très rapide, et les élus n’ont pas forcément eu le temps de s’approprier de manière optimale l’ensemble des attributions qui découlent de leur mandat.

Un collectif fragilisé

Une des manières d’y faire face, c’est de constituer une équipe soudée et motivée. Mais c’est là, depuis un an, que le deuxième obstacle est intervenu, rendant la montagne à gravir encore plus monumentale : la crise sanitaire a eu un impact plutôt négatif sur le collectif, rendant les interactions et l’organisation plus difficiles. Une perte de motivation s’est parfois ressentie.

Il était pourtant essentiel de garder un lien avec l’ensemble de l’équipe, parfois même nécessaire de remotiver les « troupes » pour que la qualité du dialogue social ne se dégrade pas. Certains y sont parvenus, d’autres peinent encore.

Le dialogue social a parfois subi les impacts de ces changements. La liste des embuches apparaît démesurée :

  • Absence des suppléants en réunion ;
  • Réunions à distance qui ne favorisent pas le dialogue ;
  • Nécessité pour l’ensemble des acteurs (directions et élus) de s’approprier les nouvelles règles de fonctionnement du CSE dans un temps limité ;
  • Difficultés à aborder les questions SSCT alors même que la crise sanitaire exigerait une attention particulière à ces problématiques…

Dans ce contexte, les élus ont donc dû prendre et en même temps apprendre certaines postures pour pouvoir remplir leur rôle dans les meilleures conditions possibles. C’est ce que nous détaillerons dans notre prochain article.

 

Ce qu'il faut retenir

L’Observatoire Cezam-Aura – exceptionnellement en ligne – avait pour thème cette année « Être élu de CSE ». Les participants ont pu constater ou confirmer qu’ils sont confrontés, depuis trois ans, à une accumulation de difficultés, provenant de deux causes qui se superposent :

> Les ordonnances « Macron » ont fait fusionner les instances et changé les règles de fonctionnement ; les élus ont dû en très peu de temps s’approprier un fonctionnement et des missions différentes.

> Depuis un an, alors même que l’adaptation à ces changements était loin d’être acquise, la crise sanitaire est venue fragiliser le collectif en imposant la distance, tout en posant de délicates questions de SSCT qui sont devenues plus complexes à travailler.

Des solutions existent cependant, à découvrir dans notre prochain article.